
Comment bien déclarer son assurance vie aux impôts en 2025 ?
L’assurance vie est souvent perçue comme le « couteau suisse » de l’épargne française : il s’agit à la fois d’un outil de préparation de la retraite, de transmission de patrimoine, et de financement de divers projets. En plus de ses avantages sécuritaires et patrimoniaux, elle repose sur un cadre fiscal singulièrement attractif, qui séduit de nombreux épargnants.

Cependant, dès lors qu’il s’agit de déclarer son assurance vie aux impôts, nombre de souscripteurs se trouvent face à un véritable labyrinthe administratif. Il est donc essentiel de bien en comprendre les mécanismes pour éviter toute erreur ou omission qui pourrait coûter cher.
Plongeons ensemble dans le sujet pour éclaircir la marche à suivre et répondre à la question fondamentale : comment réussir la déclaration d'une assurance vie auprès des impôts ? Cela commence par une compréhension fine des circonstances rendant la déclaration nécessaire.
Déclarer son assurance vie en cas de rachat total ou partiel de son assurance
La fiscalité de l'assurance-vie est très attractive. C’est d’ailleurs l’un des nombreux avantages que présente ce type de contrat.
En pratique, l’assurance vie permet d’accumuler un capital ou de préparer une rente pour l’avenir. Par exemple :
- Une famille souhaite garantir un avenir confortable à ses enfants en économisant chaque mois sur un contrat d’assurance vie.
- Un jeune actif épargne en vue d’acquérir une résidence principale dans quelques années.
- Un couple proche de la retraite recherche un complément de revenu via la transformation de leur capital en rente viagère.
Imaginez votre épargne comme un jardin que vous cultivez patiemment. Lorsque vous procédez à un « rachat » – qu'il soit partiel (vous ne prenez qu'une partie de votre épargne) ou total (vous retirez tout et clôturez le contrat) – il s'agit alors de récolter les fruits de votre travail. Cette opération consiste à retirer tout ou partie de votre capital avant le terme du contrat.
Madame Martin a ouvert une assurance vie il y a 10 ans et y a versé au total 30 000 €. Aujourd’hui, son contrat vaut 40 000 €. Elle souhaite retirer 15 000 € pour financer les études de son fils. Ce retrait constitue un rachat partiel : l’assureur calculera la part de plus-value contenue dans ces 15 000 €, qui sera alors soumise à l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire, selon l’option choisie.
Point important à bien retenir : tant que vous ne procédez à aucun rachat, les gains (intérêts et plus-values) générés par le contrat ne sont pas imposés sur le revenu. Ce n’est que lorsque vous retirez de l’argent que la fiscalité entre en jeu.
Cela signifie donc que la déclaration de l’assurance vie ne concerne que les contrats ayant fait l’objet d’un rachat partiel ou total. Si vous laissez fructifier votre épargne, vous n’avez rien à déclarer – jusqu’au jour de la « récolte ».
Il faut savoir ce qu’il faut déclarer
Déclarer son assurance vie suppose d’identifier précisément ce qui doit apparaître dans votre déclaration fiscale. Avant tout, comprenez que le rachat total d’un contrat d’assurance vie entraîne la fermeture définitive du contrat : vous récupérez tout votre capital, ainsi que l’ensemble des intérêts générés. À l’inverse, un rachat partiel vous permet de laisser « travailler » le solde de votre contrat.
Voici ce qu’il convient de retenir :
- En cas de rachat total : vous devez déclarer la plus-value globale réalisée, c’est-à-dire la différence entre le total de vos versements et le montant global du rachat. Cette somme est imposable.
- En cas de rachat partiel : seule la fraction de plus-value comprise dans la somme retirée est à déclarer. Ce calcul est automatiquement effectué par l’assureur, qui vous en communiquera le montant exact. Cette information est essentielle pour remplir correctement votre déclaration.
Pour visualiser ce processus mentalement, imaginez un gâteau que vous avez mis des années à préparer et à cuisiner. Si vous coupez une part (rachat partiel), seule la proportion d’ingrédients « sucrés » (la plus-value) dans cette part est à déclarer. Si vous mangez le gâteau en entier (rachat total), vous déclarez l’ensemble du sucre incorporé !
Bon à savoir :
Depuis la loi de finances 2018 et l’instauration du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, ou « flat tax »), la fiscalité applicable dépend dorénavant de la date des versements et de l’ancienneté du contrat. Mais l’essentiel reste inchangé : seul le gain effectivement retiré est fiscalisé.
Comment réussir la déclaration de son assurance vie aux impôts ?
Pour réussir votre déclaration, une bonne préparation est la clef. Voici les deux situations principales à anticiper :
- Si l’assurance vie a moins de 8 ans ;
- Si l’assurance vie a 8 ans ou plus.
Dans le premier cas, (contrat de moins de 8 ans), deux options principales s’offrent à vous lors d’un rachat :
- Intégrer les gains à vos revenus : Dans ce cas, vous reportez le montant de la plus-value imposable sur la ligne 2TS de votre déclaration. Les gains sont alors imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
- Opter pour le prélèvement forfaitaire obligatoire (PFU) : Ici, vos gains sont reportés en ligne 2EE. Le prélèvement correspond à 12,8% d’impôt sur le revenu, auxquels s’ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global de 30%. Cette option est généralement retenue par défaut, sauf indication contraire.
Dans le second cas, (contrat de 8 ans ou plus), la fiscalité s’adoucit. Deux alternatives :
- Imposition au barème : Vos gains sont déclarés en ligne 2CH. Vous bénéficiez alors d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule, ou 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune, sur l’ensemble des produits retirés durant l’année.
- Prélèvement forfaitaire (PFU à taux réduit) : Si vous optez pour le prélèvement forfaitaire, le taux est de 7,5% (après application de l’abattement), à reporter en ligne 2DH de la déclaration. Les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus.
À retenir : l’assureur fournit chaque année un récapitulatif des opérations réalisées sur votre contrat, ainsi que le montant des gains à déclarer. Ce document – l’imprimé fiscal unique (IFU) – est une aide précieuse pour compléter correctement votre déclaration. Ne le négligez pas ! [ Voir ici ]
Situation fréquente : Vous avez retiré 6 000 € sur un contrat de plus de 8 ans. Sur ces 6 000 €, 2 000 € correspondent à des intérêts. Vous êtes célibataire : votre abattement est de 4 600 €. Aucun impôt sur le revenu ne sera dû sur cette opération, puisque l’abattement excède la plus-value. Seuls les prélèvements sociaux s'appliquent.
Résumé des formalités à suivre
- Se procurer son IFU auprès de son assureur en début d’année.
- Identifier précisément les lignes à remplir (2TS, 2CH, 2EE, 2DH selon l’ancienneté du contrat et le mode d’imposition choisi).
- Ne déclarer que les intérêts ou plus-values réellement perçus à la suite des rachats.
- Appliquer l’abattement en cas de contrat de plus de 8 ans.
- En cas de doute, se rapprocher de son assureur ou d’un conseiller fiscal : une erreur de déclaration peut entraîner un redressement ou la perte d’un avantage fiscal !
Anticipez vos besoins de retrait en début d’année pour maximiser l’utilisation de l’abattement annuel. De nombreux épargnants optimisent ainsi leur fiscalité en répartissant leurs rachats sur plusieurs années.
Les pièges à éviter lors de la déclaration
La déclaration d’assurance vie peut sembler anodine, mais certains écueils sont fréquents :
- Ne pas déclarer les sommes rachetées : Même si votre assureur a effectué un prélèvement, la déclaration reste obligatoire.
- Confondre capital et intérêts : Vous ne devez déclarer que la part de plus-value, jamais le capital initial versé.
- Oublier l’abattement : En cas de contrat ancien, ne négligez pas cet avantage fiscal ; il s’applique sur l’ensemble des gains de l’année, tous contrats confondus.
- Se tromper de ligne : L’erreur de case peut entraîner une taxation excessive ou, à l’inverse, un risque de redressement si sous-déclarée.
En définitive, la déclaration d’assurance vie aux impôts n’a rien d’insurmontable, à condition de procéder avec méthode. Considérez votre contrat d’assurance vie comme le coffre-fort de votre avenir : sachez ouvrir la bonne porte au bon moment, et vous profiterez pleinement de ses trésors... sans mauvaise surprise fiscale.
En résumé, soyez rigoureux, conservez vos justificatifs, et n’hésitez pas à solliciter un professionnel si la complexité vous semble excessive. Une bonne déclaration est le gage d’une épargne sereine et productive !