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L'arbitrage en assurance vie

L'arbitrage en assurance vie

Le recours à l’arbitrage est seulement possible si vous avez un contrat d’assurance-vie de type multisupport. L’arbitrage permet de modifier la répartition de votre argent selon les unités de compte et les fonds proposés par l’assureur. En d’autres termes, c’est une possibilité de réinvestir votre épargne d’un support vers un autre.

A quoi sert l'arbitrage en assurance vie ?

La plupart du temps, quand on souscrit à une assurance vie, l'objectif est de faire fructifier son épargne. Mais si certains préfèrent placer leur capital sur des fonds en euros, de faible mais constante progression, pour des raisons de sécurités évidentes, d'autres aiment prendre des risques et recherchent sans cesse les supports qui peuvent leur rapporter le plus de gains.

Si vous êtes plus joueur comme ces derniers, vous serez sans aucun doute amené à arbitrer. De ce fait, vous devrez vendre des valeurs afin d'en acheter d’autres qui auront un rendement plus ou moins intéressant selon le niveau de risque que vous voulez prendre. Vous aurez le choix entre faire l’arbitrage de votre propre initiative ou demander un avis auprès de votre assureur.

L’arbitrage en assurance-vie : une métaphore du jardinage financier
Imaginez votre assurance-vie comme un jardin. Les fonds en euros représentent des arbres robustes qui poussent lentement mais sûrement. Les unités de compte, elles, sont des plantes exotiques : certaines fleurissent rapidement, d’autres nécessitent plus d’attention et de patience, mais peuvent offrir des fruits exceptionnels. L’arbitrage, c’est l’acte du jardinier qui décide de déplacer certaines plantes pour qu’elles s’épanouissent mieux, ou d’en tester de nouvelles dans son espace.

Dans la réalité, voici quelques exemples concrets de recours à l’arbitrage :

  • Rééquilibrage de portefeuille : Après une forte hausse des marchés actions, votre part investie en unités de compte (UC) a gonflé davantage que prévu. Pour revenir à une répartition initiale (par exemple 50% fonds en euros / 50% UC), vous arbitrez une partie de vos UC vers les fonds en euros.
  • Anticipation des marchés : Vous prévoyez une période de volatilité sur les marchés financiers. Vous décidez alors de transférer une partie de votre capital précédemment investi sur des fonds actions vers un support plus sécurisé, comme un fonds euro-croissance.
  • Recherche d’opportunités sectorielles : Après avoir lu une analyse sur les perspectives du secteur de la santé, vous déplacez une partie de votre épargne vers un support dédié à ce secteur.

Pour les profils les plus prudents, l’arbitrage peut aussi servir à sécuriser des plus-values après une période favorable, afin d’éviter de subir une éventuelle correction du marché. A l’inverse, un investisseur plus offensif pourra décider de migrer une partie de son épargne des fonds euros vers des supports dynamiques pour profiter d’un rebond annoncé.

L’arbitrage n’est pas réservé aux experts des marchés financiers. Il s’agit d’un outil accessible à tous les détenteurs d’assurance-vie multisupport, permettant une gestion active ou une adaptation face aux événements personnels (préparation d’un projet, transmission, baisse de revenus…) ou contextuels (changement de fiscalité, évolution de l’économie mondiale, etc.).

Que vous souhaitiez simplement garder le contrôle sur la répartition de votre épargne ou viser une optimisation optimale, l’arbitrage vous permet de piloter finement votre contrat pour rester aligné avec vos objectifs et votre horizon de placement.

Comment se passe l’arbitrage ?

En matière d’arbitrage, vous avez l’embarras du choix. La plupart des compagnies d'assurances vous proposeront de vous connecter sur une interface de gestion en ligne de votre contrat assurance vie.

Mais si vous n'êtes pas un amateur du web, vous pourrez aussi évidemment en parler directement avec votre assureur.

Enfin, si vous n’avez ni le temps de prendre rendez-vous avec votre assureur, ni le temps de vous connecter sur l’interface web, vous pourrez toujours traiter par courrier postal via un ordre écrit à votre assureur. (Dans ce cas, pensez à bien signer votre lettre et à joindre une copie de votre pièce d’identité)

Pour mieux comprendre ces différentes options, détaillons les étapes habituelles :

  • Via l’interface en ligne :
    • Connectez-vous à votre espace client sur le site de votre assureur.
    • Rendez-vous dans la section “gestion des arbitrages” ou “investissements”.
    • Sélectionnez les supports à vendre (débiter) puis ceux à renforcer (créditer).
    • Indiquez les montants (en euros ou en pourcentage) à transférer d’un support à l’autre.
    • Validez l’opération ; un accusé de réception ou un e-mail de confirmation est envoyé.
  • En face à face ou par téléphone :
    • Prenez rendez-vous avec votre conseiller.
    • Décrivez vos objectifs ou demandes d’arbitrage.
    • Le conseiller vous guide et réalise l’opération, en recueillant éventuellement une signature électronique ou manuscrite.
  • Par courrier postal :
    • Rédigez une lettre précisant les mouvements souhaités (supports à vendre et à acheter, montants).
    • Signez votre demande et joignez une copie de votre pièce d’identité.
    • Envoyez votre courrier en recommandé pour plus de sécurité et de traçabilité.
Astuce : Pensez à garder une copie de vos ordres d’arbitrage, quel que soit le canal utilisé. En cas de litige ou de contestation, cela facilitera les démarches.

À la réception de votre demande, l’assureur procède généralement à l’arbitrage sous quelques jours ouvrés. Selon les contrats, il est possible de programmer des arbitrages automatiques à des dates ou sur des montants prédéfinis (par exemple, arbitrage programmé trimestriel pour lisser les risques de marché).

Il est également à noter que certains contrats proposent des options d’arbitrage automatique, comme :

  • Sécurisation des plus-values : dès qu’un support atteint un certain seuil de performance, les gains sont automatiquement transférés vers un support plus sécurisé.
  • Dynamisation des intérêts : réinvestissement systématique des intérêts générés vers des unités de compte plus rémunératrices.
  • Rééquilibrage automatique : retour régulier à la répartition cible (par exemple, chaque année).

Vous pouvez ainsi déléguer l’arbitrage à des mécanismes automatiques, ce qui permet de bénéficier d’une gestion “pilotée” adaptée à votre profil d’investisseur, tout en limitant les biais émotionnels liés aux décisions financières.

Combien coute l'arbitrage en assurance vie ?

La plupart du temps, le service d’arbitrage est payant. Il faudra compter en moyenne 30 euros pour chaque arbitrage ou 1% du montant arbitré, cela dépendra des conditions de l’assureur. Néanmoins, pour fidéliser leurs clients, certains assureurs proposent des offres d'arbitrage gratuit.

Souvent, vous n’aurez rien à payer si vous faites la manipulation en ligne vous-même. Autre offre récurrente dans plusieurs contrats : vous pourrez bénéficier d’un nombre défini d’arbitrages gratuit par an. Quoi qu'il en soit tout ceci variera d'un contrat à l'autre et il est primordial d’en parler à votre assureur lors de la signature du contrat.

Voici, pour mieux comprendre, un panorama des frais d’arbitrage que vous pouvez rencontrer :

  • Frais fixes : un montant défini pour chaque opération (ex : 20 à 50 € par arbitrage).
  • Frais proportionnels : un pourcentage du montant transféré (en général, entre 0,5% et 1%).
  • Offre de bienvenue ou annuelle : un certain nombre d’arbitrages gratuits chaque année (par exemple, 1 à 3 opérations sans frais).
  • Gratuité conditionnelle : arbitrages gratuits si réalisés en ligne ou via les outils digitaux de l'assureur.
  • Frais spécifiques sur options automatiques : Certains contrats facturent un forfait ou un pourcentage réduit pour l’utilisation d’options comme la sécurisation des plus-values.
Bon à savoir
Les frais d’arbitrage peuvent sembler anecdotiques, mais répétés ou sur de gros montants, ils impactent la performance globale de votre contrat. Avant d’arbitrer fréquemment, il peut être pertinent d’établir une stratégie annuelle pour limiter les opérations et donc les coûts.

Prenons un exemple concret :
Vous détenez un contrat avec 100 000 € investis, dont 60 000 € en fonds euros et 40 000 € en unités de compte. Vous souhaitez transférer 20 000 € du fonds euros vers un support actions. Si votre assureur prélève 1% de frais d’arbitrage, cela représentera 200 € de frais, à prendre en compte dans votre décision ! Certaines compagnies appliquent toutefois un plafond annuel ou des barèmes dégressifs. N'hésitez pas à comparer avant de souscrire ou d’arbitrer.

Il existe aussi des “packs de gestion” proposés par certains assureurs qui intègrent dans leurs frais de gestion annuels tout ou partie des arbitrages, une solution intéressante pour ceux qui souhaitent gérer activement leur contrat.

Conclusion : l’arbitrage, levier de flexibilité et d’optimisation

L’arbitrage en assurance vie n’est ni une opération réservée à une élite ni une démarche risquée par essence. Elle s’adresse à tous ceux qui veulent adapter leur épargne à l’évolution de leurs projets ou des marchés financiers. [ Voir ici ]

  • Pour les profils prudents : il permet de sécuriser progressivement les gains réalisés.
  • Pour les dynamiques : il autorise une recherche de performance en profitant des opportunités du marché.
  • Pour tous : il offre une gestion personnalisée et évolutive, sans engager la fiscalité tant qu’aucun retrait (rachat) n’est effectué.
En résumé :
L’arbitrage, c’est l’art d’accorder votre contrat d’assurance vie à votre partition personnelle, en changeant la composition au fil de vos envies et besoins, tout en respectant le rythme de l’économie et des marchés.

Avant d’opérer des arbitrages, gardez à l’esprit que chaque réorientation de votre épargne doit être mûrement réfléchie. Prenez le temps de vérifier les frais associés, les modalités de votre contrat et, si besoin, d’être conseillé par un professionnel expérimenté. Une gestion avisée peut transformer votre assurance vie en un véritable outil de croissance, d’adaptation et de sérénité patrimoniale.

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Publié le et mis à jour le dans la catégorie Assurance vie : le dictionnaire des mots à connaître

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